Sérénité
Qu’est-ce
que tu m’as dit encore, en me quittant :
Que
l’on ne s’aimait plus ? Mais si, mais si, on s’aime !
Tu
as pleuré ? Tu seras donc toujours la même ?
Mais
puisque je te dis qu’on s’aime ! Tu m’entends ?
Sois
donc plus simple ! Il faut toujours que tu compliques
Les
choses ! Dis-toi donc qu’à notre époque, enfin,
Cela
devint par trop poncif et ridicule,
Sous
prétexte qu’on est des amants un peu fins,
D’écrire
Amour et Cœur avec des majuscules.
Nous
employons des mots qui ne servent à rien,
Et
qui sont très gênants… et dangereux ! On pose !
On
dit : mon Cœur, ton Cœur, notre Cœur. On y tient.
Je
te jure que l’on s’en passerait très bien,
Et
que cela simplifierait beaucoup les choses.
Il
n’y a pas nos Cœurs : il y a toi et moi
Oui,
toi et moi, qui n’avons rien d’extraordinaire.
Mais
on se grise avec des mots, on s’exagère
L’importance
de tout, et puis on s’aperçoit
Que
la réalité n’est pas à la hauteur.
Je
t’en supplie, laissons mon Cœur, laissons ton Cœur !
Soyons
nous !... Eh bien ! Oui, c’est vrai, quand on se voit,
On
n’est plus très troublé. C’est moins bien qu’autrefois.
Tu
ne t’affoles pas. Moi non plus. Eh bien, quoi ?
Il
n’y a là rien de bien tragique. Nous sommes
Un
peu calmés ? Mais c’est tout naturel, cela.
C’est
l’habitude. On est habitué. Voilà.
Si
nous nous retrouvons sans passion en somme
Chacun
de nous s’ennuie quand l’autre n’est plus là.
On
se croit malheureux. On n’a de goût à rien.
On
se sent seul… Eh bien ! Mais c’est déjà très bien.
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