samedi 22 novembre 2014

Apaisement

Apaisement

Chérie, on s’est encore très mal quittés. Pourquoi ?
Mais pourquoi ? On s’était tant promis, l’autre jour,
De toujours bien s’aimer ! Mais tu sais, cette fois,
Je n’ai pas commencé. C’est toi… D’ailleurs, toi, moi,
Qu’importe ? Ce n’est pas toi, ni moi ; c’est l’amour…
Ainsi tu es partie sur ce mauvais adieu !
Et l’ion s’est dit exprès des mots durs, sur le seuil,
La voix mauvaise ! Et moi, j’avais mal à l’orgueil !
Et toi, tu renfonçais tes larmes dans tes yeux !...
C’est étrange. Dès que nous vivons côte à côte,
Nous avons l’air de nous détester. C’est ainsi.
Et ce n’est pas ma faute. Et ce n’est pas ta faute.
Car tu m’aimes. Je le sais bien. Je t’aime aussi.
Peut-être est-ce de trop nous ressembler. Peut-être
Est-ce de trop nous voir et de trop nous connaître.
On sait mieux ses défauts. On est moins indulgent.
On est bête ! On veut trop comprendre… tu comprends ?
On s’observe. On se scrute. On doute. On n’a jamais
Confiance en l’amour. Il faut le laisser faire.
C’est tout simple. Ainsi, tiens : tout à l’heure, on s’aimait.
Il n’y a pas à dire, on s’aimait ! Seulement,
On veut s’aimer comme des gens extraordinaires !
On se tourment ! On ne peut pas rester tranquilles !
Je vous demande un peu ! S’aimer éperdument,
S’idolâtrer… quand c’est déjà si difficile
De bien s’aimer, tout bêtement !...
Enfin voilà – j’ai réfléchit : pour le moment
Je crois qu’il faut nous voir un peu moins… Comprends-tu ?
Nous nous aimons, nous le savons : c’est entendu.
Mais d’en parler toujours, on se lasse, on s’irrite.
Voyons-nous moins souvent. Ainsi, quand tu viendras,
Des choses seront nées que nous n’aurons pas dites,
Et alors tu verras, mon amour, tu verras
Que nous serons heureux et très heureux encore !
Nous aurons des bonheurs nouveaux, j’en suis certain.
Nous allons nous aimer ! Tu verras !... Je t’adore !...
Tâche de revenir de bonne heure demain.




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