Apaisement
Chérie,
on s’est encore très mal quittés. Pourquoi ?
Mais
pourquoi ? On s’était tant promis, l’autre jour,
De
toujours bien s’aimer ! Mais tu sais, cette fois,
Je
n’ai pas commencé. C’est toi… D’ailleurs, toi, moi,
Qu’importe ?
Ce n’est pas toi, ni moi ; c’est l’amour…
Ainsi
tu es partie sur ce mauvais adieu !
Et
l’ion s’est dit exprès des mots durs, sur le seuil,
La
voix mauvaise ! Et moi, j’avais mal à l’orgueil !
Et
toi, tu renfonçais tes larmes dans tes yeux !...
C’est
étrange. Dès que nous vivons côte à côte,
Nous
avons l’air de nous détester. C’est ainsi.
Et
ce n’est pas ma faute. Et ce n’est pas ta faute.
Car
tu m’aimes. Je le sais bien. Je t’aime aussi.
Peut-être
est-ce de trop nous ressembler. Peut-être
Est-ce
de trop nous voir et de trop nous connaître.
On
sait mieux ses défauts. On est moins indulgent.
On
est bête ! On veut trop comprendre… tu comprends ?
On
s’observe. On se scrute. On doute. On n’a jamais
Confiance
en l’amour. Il faut le laisser faire.
C’est
tout simple. Ainsi, tiens : tout à l’heure, on s’aimait.
Il
n’y a pas à dire, on s’aimait ! Seulement,
On
veut s’aimer comme des gens extraordinaires !
On
se tourment ! On ne peut pas rester tranquilles !
Je
vous demande un peu ! S’aimer éperdument,
S’idolâtrer…
quand c’est déjà si difficile
De
bien s’aimer, tout bêtement !...
Enfin
voilà – j’ai réfléchit : pour le moment
Je
crois qu’il faut nous voir un peu moins… Comprends-tu ?
Nous
nous aimons, nous le savons : c’est entendu.
Mais
d’en parler toujours, on se lasse, on s’irrite.
Voyons-nous
moins souvent. Ainsi, quand tu viendras,
Des
choses seront nées que nous n’aurons pas dites,
Et
alors tu verras, mon amour, tu verras
Que
nous serons heureux et très heureux encore !
Nous
aurons des bonheurs nouveaux, j’en suis certain.
Nous
allons nous aimer ! Tu verras !... Je t’adore !...
Tâche
de revenir de bonne heure demain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire