Ames,
Modes, Etc.
Tu
ne serais pas une femme
Si
tu ne savais pas si bien
Te
faire et te refaire une âme,
Une
âme neuve avec un rien.
A
ce jeu ta science est telle
Que,
chaque fois que je te vois,
Tu
fais semblant d’être nouvelle,
Et
j’y suis pris toutes les fois.
Tu
sais qu’à la fin tout s’use.
Que
notre amour est déjà vieux,
Alors,
tu triches, tu ruses,
Et
tu viens avec d’autres yeux,
Tu
rajeunis sous des fourrures
L’éclat
trop prévu de ta peau,
Tu
renais d’un satin, revis d’une guipure…
Et
puis, il y a tes chapeaux !
Je
crois découvrir en toi quelque chose
De
plus grave, de plus profond.
Et
c’est tout simplement à cause
D’un
de ces grands chapeaux qui font
Les
yeux plus noirs, les joues plus roses,
Et
qui cachent si bien les fronts !
Ainsi
tu sais, femme mille fois femme,
Dès
que tu sens mon amour las,
Te
composer un parfum d’âme
Que
je ne connaissais pas.
Alors,
amoureux, je saccage
Tes
lèvres de baisers nerveux.
Je
prends dans mes mains ton visage
Et
je rebrousse tes cheveux.
Je
ris, je suis heureux, je t’aime…
Mais
quand j’ai défait les chiffons
Et
trouvé tes vrais yeux au fond,
Je
vois bien que ce sont les mêmes !
Lorsqu’enfin
je tiens dans mes doigts
Sous
tes cheveux ta tête nue,
Tristement
déçu, je revois
Ton
front de la dernière fois :
C’est
toujours toi
Qui
continues…
Je
tâche en vain sous mes baisers de ranimer l’âme éphémère.
C’est
fini. Le charme est brisé.
Et
tu ressembles à ta mère.
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