samedi 22 novembre 2014

Chance


       Chance

Et pourtant, nous  pouvions ne jamais nous connaitre
Mon amour, imaginez-vous
Tout ce que le Sort dut permettre
Pour qu’on soit là, qu’on s’aime, et pour que ce soit nous ?

Tu dis : « Nous étions nés l’un pour l’autre. » Mais penses
A ce qu’il dut falloir de chances, de concours,
De causes, de coïncidences,
Pour réaliser ça, simplement, notre amour !

Songe qu’avant d’unir nos têtes vagabondes,
Nous avons vécu seuls, séparés, égarés,
Et que c’est long, le temps, et que c’est grand le monde
Et que nous aurions pu ne pas nous rencontrer

As-tu jamais pensé, ma jolie aventure,
Aux dangers que courut notre pauvre bonheur
Quand l’un vers l’autre, au fond de l’infinie nature,
Mystérieusement gravitaient nos deux cœurs ?

Sais-tu que cette course était bien incertaine
Qui vers un soir nous conduisait,
Et qu’un caprice, une migraine,
Pouvaient nous écarter l’un de l’autre à jamais ?

Je ne t’ai jamais dit cette chose inouïe :
Lorsque je t’aperçus pour la première fois,
Je ne vis pas d’abord que tu étais jolie.
Je pris à peine garde à toi.

Ton amie m’occupait bien plus, avec son rire.
C’est tard, très tard que nos regards se sont croisés.
Songe, nous aurions pu ne pas savoir y lire,
Et toi ne pas comprendre, et moi ne pas oser.

Où serions-nous ce soir si, ce soir-là, ta mère
T’avait reprise un peu plus tôt ?
Et si tu n’avais pas rougi, sous les lumières,
Quand je voulus t’aider à mettre ton manteau ?

Car, souviens-toi, ce furent là toutes les causes.
Un retard, un empêchement,
Et rien n ‘aurait été du cher enivrement,
De l’exquise métamorphose !

Notre amour aurait pu ne jamais advenir !
Tu pourrais aujourd’hui n’être pas dans ma vie !...

Mon petit cœur, mon cœur, ma petite chérie,
Je pense à cette maladie

Dont vous avez failli mourir…

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